Sur cette page, vous trouverez une documentation non exhaustive mais tout de même assez complète avec des photographies du XXème siècle et actuelles ainsi que des plans détaillés des lieux et anciens lieux occupés par le Prieuré Saint-Pierre Saint-Paul d’Abbeville.
Tout d’abord intéressons-nous au milieu dans lequel s’est développé le Prieuré Saint-Pierre Saint-Paul non loin de la ville d’Abbeville.
Abbeville était alors une ville portuaire qui permettait d’apporter les produits de la pêche ainsi que des marchandises en Provenance de l’Angleterre et des Pays-Bas. Son développement s’est accompli tout au long de la période médiévale entre le VIIIème siècle et le XVIIIème siècle. L’ensablement de la baie de Somme et le blocus de la Manche à l’époque Napoléonienne ont constitué l’arrêt net de l’expansion d’Abbeville.
L’origine de l’agglomération abbevilloise n’est pas connue de façon précise. En effet le premier document ,où le nom d’Abbeville se trouve cité, se trouve être la Chronique de Saint-Riquier par Hariulfe, un document datant de 831. La dénomination d’Abbeville, en latin Abbatis-Villa, traduit littéralement par la « ville des Abbés » appuie cette assertion et prouve qu’Abbeville n’a pris réellement de l’importance qu’au Moyen-âge.
Abbeville est enlevée aux moines de Saint-Riquier par Hugues Capet toujours selon la chronique d’Hariulfe. En mariant sa fille Gisèle de France, vers 996, au comte de Montreuil Hugues Ier, il lui en confia le gouvernement. La ville fut alors close de murs par Hugues Capet et la ville vit alors peu à peu augmenter sa population et devint importante.
Hugues Ier devient alors le Seigneur du Ponthieu et hérite des terres de Saint-Riquier et d’Abbeville. « NUMQUAM POLLUTA » littéralement « sans tâche » telle sera la devise des futurs comtes de Ponthieu. Ils portaient d’or à trois bandes d’azur formeront le blason de cette famille que l’on retrouve encore aujourd’hui sur les insignes de la ville d’Abbeville (ci-contre). Selon Malbrancq les trois bandes d’azur signifieraient la Canche, l’Authie et la Somme, et le champ d’or, la fertilité du pays.
C’est près de l’une de ces villes, Abbeville, alors en plein développement, qu’est établi, à la fin du XIème siècle, le prieuré Saint-Pierre Saint-Paul. En effet en 1075, Philippe Ier Roi de France fait don d’un territoire près d’Abbeville au comte Gui pour y établir des religieux Clunisiens. Les bâtiments étaient autrefois ceux du Castrum (château) d’Abbeville.
Les anciens édifices prioraux sont aujourd’hui occupé actuellement par les bâtiments du lycée Saint-Pierre et par la bibliothèque municipale (dans le Parc d’Emonville).
Le prieuré était important par son personnel, par ses fonctions, et était considéré comme un grand monastère conventuel triple de l’ordre de Cluny. La prière représentait « un véritable travail » et les bénédictins accordaient une importance primordiale aux cultes des Saints Pierre et Paul indissociables dans la spiritualité clunisienne.
Pierre était galiléen et un pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, mais pharisien et, ce qui est le plus original, citoyen romain. Tous deux verront leur vie bouleversée par l’irruption d’un homme qui leur dira: « Suis-moi. Tu t’appelleras Pierre. » ou « Saul, pourquoi me persécutes-tu? » Simon devenu Pierre laissera ses filets et sa femme pour suivre le rabbi. Saul, devenu Paul se mettra à la disposition des apôtres. Pierre reçevra de l’Esprit-Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Paul, ravi jusqu’au ciel, entendra des paroles qu’il ne saura pas redire avec des paroles humaines. Pierre reniera quand son maître sera arrêté, mais il reviendra: « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. » Paul, persécuteur des premiers chrétiens, se donnera au Christ: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Pierre reçevra la charge de paître le troupeau de l’Église: « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Paul devient l’apôtre des païens. Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.
Le prieuré Saint-Pierre Saint-Paul a vu de nombreuses églises défilées sur ses terres au cours des siècles qui ont suivis sa création. Au XIIIème siècle, les moines mettent à bas une église romane pour construire une église gothique. En 1770, l’église gothique fut entièrement détruite. Néanmoins, une église à tort appelée chapelle est reconstruite dans un style néo-classique entre 1774 et 1777 par l’architecte du roi Louis XV, François II Franque. Cette église a résisté au temps et nous pouvons encore la voir aujourd’hui à côté du lycée Saint-Pierre occupant les bâtiments de l’ancien Prieuré. Depuis 1993, la chapelle est également inscrite à l’inventaire des monuments historiques du Ministère de la culture. (photo ci-dessous).
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